L’essor de la connectivité en Afrique repose sur un ensemble d’infrastructures stratégiques, sans lesquelles l’accès à Internet mobile et fixe ne pourrait se généraliser. Celles-ci incluent principalement les réseaux 4G et 5G, la fibre optique terrestre, et les câbles sous-marins qui relient le continent au reste du monde. Ces éléments jouent un rôle fondamental dans la qualité, la vitesse et la couverture du réseau.
Réseaux mobiles : la 4G comme standard, la 5G en émergence
La 4G est aujourd’hui la principale technologie de réseau mobile haut débit sur le continent. Selon la GSMA, la couverture 4G atteint 68 % de la population africaine en 2023, bien que le taux d’adoption reste inférieur. Cela s’explique notamment par le coût élevé des smartphones compatibles, le prix encore élevé de la data, et l’accès limité dans les zones rurales.

Des pays comme l’Afrique du Sud, le Maroc, les Seychelles ou l’île Maurice affichent les meilleurs taux de couverture et d’utilisation.
La 5G est en phase de déploiement dans certains pays, notamment :
- Afrique du Sud (MTN, Vodacom),
- Kenya (Safaricom a lancé son réseau 5G commercial en 2022),
- Nigeria (MTN a lancé la 5G en 2022 également),
- Égypte et Maroc, qui mènent actuellement des expérimentations.
Cependant, la 5G reste marginale, avec moins de 1 % des connexions mobiles en Afrique selon la GSMA, principalement en raison des coûts élevés des infrastructures, du manque d'appareils compatibles, et d’une priorisation actuelle sur l'expansion de la 4G dans de nombreuses régions
Fibre optique : un réseau terrestre en croissance
La fibre optique terrestre constitue la colonne vertébrale du réseau Internet sur le continent. Plusieurs initiatives régionales et nationales visent à renforcer cette infrastructure. Des projets comme Réseau National Haut Débit en Côte d’Ivoire, ou Konza Technopolis au Kenya, visent à améliorer la densité du maillage en fibre.
D’après le rapport AFR-IX Telecom, plus de 1,2 million de km de fibre sont aujourd’hui déployés à travers le continent, bien que ce réseau reste concentré dans les centres urbains. Les zones rurales souffrent encore d’un faible accès, ce qui limite la couverture et la vitesse des services.
Câbles sous-marins : une connectivité globale

Les câbles sous-marins assurent la connexion de l’Afrique au réseau Internet mondial. Plus de 77 câbles connectent désormais le continent, dont plusieurs projets récents ont considérablement renforcé les capacités:
- 2Africa, le plus grand câble sous-marin jamais déployé autour de l’Afrique (37 000 km), initié par Meta, China Mobile, Vodafone, et d'autres partenaires, devrait être entièrement opérationnel d’ici fin 2025. Il reliera 33 pays.
- Equiano, un câble soutenu par Google, relie le Portugal au Nigeria et à l’Afrique du Sud, avec des ramifications vers d’autres pays d’Afrique de l’Ouest.
- Medusa, un projet porté par AFR-IX Telecom, s’étendra sur 8 700 km, reliant 11 pays d’Afrique et d’Europe. Il vise à améliorer la connectivité entre les rives méditerranéennes.
Ces infrastructures sous-marines permettent de réduire la latence, d’augmenter la capacité des réseaux, et à terme de faire baisser les coûts d’accès pour les consommateurs.
Défis et perspectives
Malgré ces progrès, plusieurs défis persistent :
- Les coûts de déploiement restent élevés.
- Les pannes de câble sous-marin (comme en mars 2024 en Afrique de l’Ouest) soulignent la vulnérabilité de cette infrastructure.
- La maintenance des réseaux fibre en zone rurale est difficile, faute d’investissements et de compétences techniques.
L’avenir repose donc sur une approche intégrée : combiner fibre, 4G/5G, et satellites pour une couverture étendue, fiable et abordable. Le soutien des États, des bailleurs de fonds et des entreprises privées reste essentiel pour étendre ces infrastructures à l’ensemble du continent.
Quelles Infrastructures (4G, 5G, fibre optique, câbles sous-marins) soutiennent cette Connectivité ?