Quelles Initiatives ou Solutions pourraient améliorer la Connectivité sur le Continent ?

L’amélioration de la connectivité en Afrique est un levier essentiel pour le développement économique, éducatif et social du continent. Si les défis sont nombreux, infrastructures limitées, coût élevé de l’accès, manque de formation numérique, plusieurs initiatives locales, régionales et internationales commencent à transformer le paysage numérique africain. Ces solutions reposent à la fois sur des innovations technologiques, des partenariats publics privés, et des stratégies d’inclusion numérique adaptées aux réalités du terrain.

Développer les infrastructures numériques

La première étape vers une connectivité plus équitable passe par le développement massif des infrastructures. Cela comprend la pose de fibres optiques, la construction de tours de télécommunication, et la généralisation de la 4G, voire de la 5G. 

Des projets comme le Programme Régional Ouest-Africain d’Infrastructures de Communications, soutenu par la Banque mondiale, visent à renforcer les réseaux entre les pays et à étendre les connexions jusque dans les zones rurales.

De son côté, le projet 2Africa, porté par Meta (Facebook), China Mobile, Orange, Vodafone et d’autres partenaires, ambitionne de déployer un câble sous-marin de 45 000 km autour du continent africain pour améliorer la bande passante dans 33 pays, dont 19 en Afrique (Meta, 2022).

Réduire le coût de l'accès à Internet

Le coût élevé des données mobiles reste l’un des plus grands freins à l’adoption du numérique. L’Alliance for Affordable Internet (A4AI) recommande que 1 Go de données coûte moins de 2 % du revenu mensuel moyen. Pourtant, ce seuil est largement dépassé dans une grande partie de l’Afrique subsaharienne.

Pour y remédier, plusieurs pays expérimentent des politiques de subvention des télécommunications ou encouragent les fournisseurs d’accès à mutualiser les infrastructures. Le Rwanda, par exemple, a mis en place un réseau national 4G géré en partenariat public privé, qui a permis de baisser les prix et d’augmenter la couverture réseau dans tout le pays.


Promouvoir les solutions numériques frugales et hors-ligne

Dans les zones où les infrastructures sont encore absentes ou peu fiables, des solutions innovantes permettent de contourner temporairement l’absence de connexion. Par exemple, DataCup, une solution développée pour stocker et diffuser des contenus numériques localement, fonctionne sans Internet permanent. Elle permet aux écoles et communautés rurales d’accéder à des ressources éducatives, médicales ou culturelles via un réseau local, même sans réseau mobile.

D'autres initiatives comme Kolibri, une plateforme d’apprentissage hors-ligne développée par Learning Equality, permettent de créer des environnements numériques d’apprentissage sans nécessiter de connexion Internet continue.

Favoriser les partenariats internationaux et l'investissement local

De nombreuses initiatives internationales soutiennent la transformation numérique de l’Afrique. L’Union européenne, par exemple, investit à travers son programme Global Gateway, avec une enveloppe de 150 milliards d’euros pour l’Afrique, dont une grande partie dédiée à la connectivité numérique.

En parallèle, des start-ups locales innovent dans le domaine des télécommunications, comme BRCK au Kenya, qui propose des routeurs Wi-Fi autonomes alimentés par l’énergie solaire pour les écoles et les zones isolées.


Renforcer l’inclusion numérique par la formation

Enfin, améliorer la connectivité ne se limite pas à fournir de l’Internet : il faut aussi donner aux populations les compétences pour l’utiliser. De nombreuses ONG et gouvernements s’engagent dans la formation aux compétences numériques de base. En Côte d’Ivoire, par exemple, le projet e.School lancé par Huawei a permis de former des enseignants à l’usage des outils numériques dans plusieurs écoles rurales (Huawei Côte d’Ivoire, 2023).

Des plateformes comme Digital Africa soutiennent aussi les entrepreneurs du numérique à travers des formations, des financements et des réseaux d’accompagnement.

Conclusion

Améliorer la connectivité en Afrique nécessite une approche multi-niveaux : infrastructures solides, coûts accessibles, innovations adaptées, et formation des usagers. Si les défis restent considérables, les solutions émergent, souvent portées par une combinaison d’acteurs locaux et internationaux. L’enjeu est d’accélérer cette dynamique pour que l’accès à Internet devienne un droit, et non un privilège, sur tout le continent.

dans DataCup
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