Le faible taux d'utilisation d'Internet en Afrique, qui s'établit à seulement 38 % en 2024 selon l'Union internationale des télécommunications (UIT), résulte d'une combinaison de facteurs structurels, économiques, sociaux et politiques. Ces obstacles entravent l'accès et l'usage du numérique pour une large part de la population, en particulier dans les zones rurales et parmi les groupes marginalisés.
Coût élevé de l'accès à Internet et des équipements
Le coût de l'accès à Internet en Afrique demeure prohibitif pour de nombreuses personnes. En moyenne, les tarifs sont 30 à 35 % plus élevés qu'aux États-Unis, ce qui représente une charge financière considérable pour des populations dont une grande partie vit sous le seuil de pauvreté. De plus, le prix des smartphones et des ordinateurs reste élevé, limitant l'acquisition de ces outils essentiels pour se connecter.
Infrastructures insuffisantes et fragiles
L'Afrique souffre d'un déficit d'infrastructures numériques, notamment en ce qui concerne les réseaux de fibre optique et l'accès à l'électricité. En 2021, environ 567 millions de personnes en Afrique subsaharienne n'avaient pas accès à l'électricité, rendant difficile l'utilisation d'Internet. De plus, la dépendance à un nombre limité de câbles sous-marins rend le continent vulnérable aux interruptions de service, comme cela a été le cas en mars 2024, lorsque des dommages sur plusieurs câbles ont provoqué des coupures d'Internet dans une douzaine de pays africains.
Manque de compétences numériques et d’éducation
Le manque de compétences numériques constitue un frein majeur à l'utilisation d'Internet. Une grande partie de la population africaine, en particulier dans les zones rurales, n'a pas reçu de formation adéquate pour utiliser les outils numériques. Cette situation est exacerbée par un taux d'alphabétisation globalement bas et un accès limité à l'éducation, ce qui entrave la capacité des individus à naviguer sur Internet et à en tirer parti.
Inégalités sociales et géographiques
Des disparités significatives existent entre les zones urbaines et rurales, ainsi qu'entre les sexes. Les femmes et les habitants des zones rurales ont moins de chances d'utiliser Internet que les hommes et les citadins, en raison de facteurs tels que le coût, l'accessibilité et les normes sociales. Ces inégalités contribuent à creuser le fossé numérique et à exclure certaines populations des avantages offerts par le numérique.
Restrictions gouvernementales et instabilité politique
Dans certains pays africains, les gouvernements imposent des restrictions à l'accès à Internet, notamment en bloquant les réseaux sociaux ou en coupant l'accès lors de périodes de troubles politiques. Ces mesures limitent la liberté d'expression et l'accès à l'information, tout en dissuadant les investissements dans les infrastructures numériques.
Manque de contenu local pertinent
Le contenu en ligne disponible en Afrique est souvent peu adapté aux réalités locales, tant en termes de langue que de pertinence culturelle. Cette absence de contenu localisé limite l'intérêt et l'utilité d'Internet pour de nombreuses personnes, réduisant ainsi leur motivation à se connecter.
Conclusion
En conclusion, le faible taux d'utilisation d'Internet en Afrique est le résultat d'une combinaison de facteurs économiques, infrastructurels, éducatifs et politiques. Pour surmonter ces obstacles, il est essentiel de mettre en place des politiques inclusives, d'investir dans les infrastructures et l'éducation numérique, et de promouvoir un environnement réglementaire favorable à l'expansion de l'accès à Internet pour tous.
Quelles sont les Principales Raisons du Faible Taux d'utilisation d'Internet en Afrique ?